La fuite des cerveaux

Marie Siméon


Le terme fuite des cerveaux ou « brain drain » a émergé au cours des années 1960 au Royaume-Uni et se développe au sein des études reliées au développement et aux migrations internationales dans les années 1980-1990. Période à laquelle l‘Organisation internationale pour les migrations (OIM) souligne l’accélération de cette fuite avec la mondialisation, la révolution technologique sans compter la présence d’un climat politique et économique pouvant s’avérer compliqué dans le pays de départ.

Ce phénomène désigne couramment les flux migratoires entre les pays du Sud et du Nord d’individus hautement qualifiés et diplômés.

Ce type de migration demeure néanmoins complexe aux vues de la multiplicité de facteurs et de logiques à l’origine de la « fuite des cerveaux ». Les débats concernant les effets de ces flux sont nombreux car certains pays faiblement peuplés et États insulaires peinent à compenser la perte causée par les départs.

Dans le contexte des Antilles

Rappel historique : En 1963 L’annonce de la création du « Bureau pour le développement des Migrations » par Michel Debré fut le début d’une longue politique coloniale. Les politiques publiques de l’État français mettent progressivement en place des dispositifs afin d’envoyer des habitants des départements d’outre-mer vers la France métropolitaine pour leur insertion professionnelle. Ils occupent des postes de fonctionnaires de catégorie C, ou travaillent par exemple dans les secteurs du BTP, ce qui ne correspondait pas aux attentes initiales et les place dans une certaine précarité.

Les conséquences de cette politique migratoire sont vivement critiquées, en 1981 le Bureau est remplacé par l’Agence nationale pour l’insertion et protection des travailleurs des DOM. Depuis 1992 elle se nomme LADOM (Agence de l’Outre-Mer pour la mobilité) et accompagne les étudiants.

Actuellement, une association telle que Alé Viré basée en Martinique souligne la question épineuse du  » retour au pays » par rapport à l’importante baisse démographique connue en Martinique et en Guadeloupe. En effet de 2006 et 2017 on passe de 400 000 à 371 000 habitants. Dès le post-bac l’on observe un départ croissant des jeunes antillais hors du territoire afin d’entamer leurs études. Le processus de la fuite des cerveaux et du vieillissement des populations aux Antilles mène à s’interroger quant aux perspectives de retour, aux possibilités d’innovations en termes d’emplois et d’infrastructures incitant à redynamiser certains secteurs et à consolider un réseau d’acteurs durable.


Nos ambitions

Ainsi face aux problématiques engendrées par la fuite des cerveaux, DJOUK compte mettre en place des rencontres afin de discuter et de débattre autour des thématiques suivantes :

– Déconstruire le génocide par substitution

– Repenser les représentations négatives qui poussent au départ

– Analyser la question du retour sous l’angle décolonial

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